La dépression de Boutkhoubaye est un poljé à fond faillé et riche en formes de dissolution. Ces formes de relief ont acquis une valeur scientifique, culturelle, historique et esthétique.

 

 

Le fond du poljé de Boutkhoubaye est façonné au fond d’un synclinal dissymétrique faillée dans les dolomies supérieures, de texture grenue ou saccharoïde et vulnérables à la dissolution karstique par les eaux acides dérivant principalement de la fonte de neige.

Les autres formes karstiques, associées à cette forme majeure, sont constituées :
- de vallées sèches dont le tracé se calque sur le réseau de failles ;
- de dolines en entonnoir et subcirculaires ;
- d’abris sous roches dont le plus grand abrite un site archéologique et est entouré de pertes et de boyouts qui montrent que celui-ci communique avec un réseau karstique souterrain ;
- des lapiés de différentes tailles : lapiés pennés, lapiés de diaclases, en nids de poules, en puits, en champignons, tables de lapiés, reliefs ruiniformes…. ;

  
La formation de ces dolines d’extension métrique est lié fort probablement à un phénomène de sous tirage karstique déclenché par des effondrement de toit de cavernes
 Les lapiés sont des formes karstiques dues à la dissolution différentielle des roches carbonatées sous l’action des eaux pluviales et de fonte de neige acides. Ce phénomène est favorisé par : la texture cristallisée (saccharoïde) des dolomies, la fracturation (Failles et diaclases), la présence de discontinuité sédimentaires, la présence de colonies isolées, en forme de bouquets, de Polypiers (Lapiés –puits), le climat froid et humide et la présence d’un couvert pedo-forestiers important, source de CO2.

Les lapiés en champignon sont des formes karstiques dues à la dissolution et à l’abrasion éolienne. Elle caractérise les dolomies saccharoïdes et n’affecte pas les dolomies moins recristallisées qui sont à la base
 Ce sont des vallées sans écoulement ou à écoulement exceptionnel, à la suite d’une longue période de pluie ou d’averses orageuses brutales et concentrées.
L’écoulement ne peut pas être assuré le long des vallées à cause de l’ importante infiltration des eaux le long des fissures élargies par dissolution et leur perte en profondeur au niveau des nœuds tectoniques où se développent les pertes.
La dissolution a permis la formation de cinq abris sous roche disposés les uns à côté des autres et exposés vers le SW. Ces abris communiquent par le bais de pertes et ponors avec un réseau karstique profond, composés de salles et de galeries. L’abri s’est formé au niveau d’une discontinuité sédimentaire entre les calcaires lités du Lias moyen et les dolomies supérieures. Le fond de l’abri est colmaté par des dépôts principalement argileux (sols et terra rossa) charriés par les eaux de crues que drainent une vallée sèche pendant les périodes orageuses. Ces eaux pluviales s’engouffrent au fond de l’abri par une perte qui assure la communication entre le karst de surface et le karst profond. Plusieurs ponors et pertes entourent le grand abri sous roche et sont en relation avec un réseau karstique profond formé de galeries et salles.

Lithostratigraphie

Ce site s’inscrit dans les dolomies du Lias inférieur et les calcaires et dolomies du Lias moyen.

  

 

Tectonique

Ces formations carbonatées liasiques sont ployées en structure synclinale dissymétrique à axe orienté SW-NE et affectées par un réseau de failles qui se répartissent en deux familles principales : les failles directionnelles de direction N40 à N70 et les failles transverses de direction N120 à N160.

 

 

(1) Voir onglet Sources-Auteurs