En étant à mi-chemin entre l’affleurement des pillow lava et du granite de Rabat sur la rive droite du fleuve, se présente le paysage de la rive gauche.
S’observe un relief au sommet relativement plat. Sur ses pentes végétalisées se remarquent, au Nord-Est en partant du niveau de la route, une couche jaunâtre peu épaisse (A) (un peu au dessus des pylônes électriques), en suivant cette couche vers le sud-ouest elle disparait du paysage. En prolongeant le regard dans cette direction s’observe une autre couche jaune plus haute que la précédente (B) qui se prolonge jusqu’à la carrière.
Plus près du sommet s’observe une autre couche jaunâtre peu épaisse continue (C).
Sur les flanc de la vallée s’observe des phénomènes de ruissellement.

 

Il s’agit du plateau de Rabat entaillé par l’oued Bou Regreg présentant sur ses flancs différentes strates. A et B sont des strates de calcarénites du Miocène alors que la strate C correspond à des sables à matrice carbonatée du Pliocène (pBRc)

La géométrie de ces strates permet de reconstituer l’enchainement de quelques évènements ayant affectés cette région. Les strates indiquent des dépôts continus de sédiments en milieu marin.
La strate du Miocène (A-B) apparait comme discontinue et décalée en altitude entre le Nord-Est et le Sud-ouest. Ce décalage de la même strate permet de déduire la présence d’une faille. Le déplacement relatif des deux compartiments correspond à une faille normale.
La strate du Pliocène (C) n’est pas décalée par cette faille.

 

Ainsi la lecture de ce paysage vient à raconter une histoire : Il fut un temps, le Miocène, où la mer a déposé des sédiments qui ont formé la calcarénite.

Cette dernière formait une strate continue qui a été ultérieurement cassée et décalée par une faille. Plus tard, au Pliocène, la mer redépose des sédiments qui viennent scellés cette faille.

C’est à la faveur du creusement par érosion de la vallée du fleuve Bou Regreg que s’observe de nouveau cet évènement du passé.