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En bordure de la route Marrakech - Asni, après Tahannaout, dans la vallée de l’oued Ghighaya, au niveau d’une petite butte, on observe un ensemble de roches claires à la base et de roches rougeâtres au sommet. Entre ces deux ensembles, on observe des blocs plus sombres, de forme « rectangulaire », décalés les uns par rapport aux autres.
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Cet affleurement correspond à une série sédimentaire affectée par des failles normales, de dimension métrique, visibles au niveau des blocs sombres. Ces failles « meurent » (disparaissent) dans les couches inférieure et supérieure encadrant ces blocs. De plus, on peut observer des failles inverses, de dimension décimétrique, au somment du bloc central (bloc le plus haut). (Voir diapos 1 et 5)
Deux étapes succésives : La présence des failles normales témoigne d’un épisode de distension à l’origine du basculement des blocs métriques donnant une structure en horst et graben. Le bloc délimité par les deux failles normales a subi un affaissement : on obtient un graben. Tandis que les blocs « latéraux » ont subi une surélévation : on obtient deux demi-horst. (Voir diapos 2, 3, 5) Distension :
La présence des failles inverses dans le « bloc central » témoigne d’un épisode de compression à l’origine de la formation d’un horst qui s’est surélevé par le jeu de deux failles inverses dans la partie sommitale du graben. (Voir diapos 4, 5) Compression :
Les failles sont dites syn-sédimentaires car on observe que les dépôts sont plus épais au pied de la faille c’est-à-dire dans le graben par rapport à l’épaisseur des demi-horst. Un autre indice en faveur de cette tectonique syn-sédimentaire est apporté par le fait que les failles disparaissent, « meurent » dans le Carbonifère sous-jacent. |
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L’épisode de distension correspond à la mise en
place du bassin triasique provoqué par l’ouverture de la
Thétys, en direction de l’Ouest, au Permo-Trias. |
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Rappels et contexte géodynamique de l’histoire du Haut Atlas : le Haut Atlas est considéré comme une chaîne intracontinentale. Il est acquis que, pour l’essentiel, cette chaîne résulte de l’inversion tectonique de sillons subsidents installés sur une croûte continentale amincie : le bassin atlasique. Ainsi, la structure actuelle du Haut Atlas est le fruit d’une histoire complexe dans laquelle on peut retenir deux phases essentielles (illustrées par cet affleurement). Une phase d’ouverture du bassin atlasique (« rifting ») au cours du Trias et du Jurassique (-240 à -160M.A.) et une phase de fermeture et mise en relief de ce bassin (« inversion »). La phase de rifting conduit à la création de failles normales limitant des bassins où s’accumulent des dépôts (d’abord continentaux détritiques, puis des évaporites, puis marins au Lias). Cette phase se termine avec l’ouverture de l’Atlantique central au Jurassique moyen. La phase d’inversion (fermeture des bassins) débute à la fin du Crétacé et atteint son maximum à l’Eocène (-35M.A.). La construction de la chaîne résulte d’une compression horizontale nord-sud conduisant à un raccourcissement de l’ordre de 40km soit 30% de la largeur initiale du bassin. Ce raccourcissement est absorbé différemment dans le socle et dans la couverture. Dans cette dernière la déformation s’exprime par des plis et des failles inverses. |
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